lundi 9 décembre 2013

Pour en finir avec les courbes de poids


Le poids, dernier article pour en finir avec les préjugés.


Depuis quelques années, nous assistons à la course au poids, ceci généré par une courbe de croissance sortie d'on ne sait où.

Pour bien comprendre l'inutilité d'associer le poids à la santé, d'autant plus en se basant sur cet unique référentiel, la fameuse courbe de poids que l'on peut lire sur le net, qui ne donne pas son protocole d'acquisition (période de naissance, nombre de furetons sur la portée, gabarit des géniteurs...), nous aborderons dans ce billet la croissance du furet en fonction de nombreux critères qui sont à prendre en compte, afin d'en finir avec cette aberration.


Commençons donc par le début.

La reproduction du furet est intimement liée à la photopériode, point qu'il n'est plus utile de développer. Dans notre hémisphère nord, les naissances ont lieu naturellement de mars à juillet. On s’aperçoit par expérience, que pour des portées comportant un effectif identique de furetons, à sevrage identique et soins vétérinaire strictement similaires, nos furetons naissant durant cette période dite naturelle, sont plus beaux, plus gros, plus actifs, bref mieux portants que les animaux qui naissent avant ou après.
Voici un premier critère d'une grande importance lors de l'établissement d'une courbe de poids qui se voudrait idéale.

Si nous prenons des animaux qui naissent en août par exemple, nous observerons un retard de croissance important. Ainsi, des furetons de 8 semaines pourront avoir l'apparence d'animaux de 6 semaines. Sont-ils moins sains, malades ou forcément fragiles ? Je ne le crois pas.

Pour étayer ce premier point, je vous invite à effectuer des recherches sur la saisonnalité de la reproduction caprine, on y trouvera des éléments très intéressants et transposables.

Autre point d'importance : la qualité du lait de la furette, ou plus largement la santé de l'animal.
Les femelles ne sont pas égales à ce niveau, certaines disposent d'un lait plus nourrissant, en plus grande quantité que d'autres. Une femelle fatiguée produira un lait de mauvaise qualité ou en quantité insuffisante. Bien évidement, cela impactera sur la croissance des jeunes.
Ainsi, pour des portées quasi identiques, nées au même instant, issues de femelles de même gabarit, nous pouvons voir des nuances importantes entre les furetons.

Troisième point non négligeable : le nombre de furetons sur la portée. A l'instar du lapin, par exemple, plus le nombre de petits est élevé, moins ils « profitent ». C'est pour cela que dans les campagnes, les anciens et les moins anciens qui ont su garder une culture de l'autonomie n'hésitent pas à sacrifier quelques lapereaux (généralement les plus faibles) si la portée est importante, ceci afin que la femelle ait une portée raisonnable et que les lapins bénéficient d'un sevrage de qualité, donc d'une bonne croissance, donc rapidement consommables.
Pour notre ami le furet, il en va de même. Nous ferons exactement le même constat. Une portée idéale ne devrait pas dépasser les 6 furetons, au delà, la croissance est moindre. (Attention, ce n'est pas une généralité, il existe des contre-exemples : des femelles capables d'assumer 12 ou 14 furetons sans souci ; c'est aussi le travail de sélection qui permet de repousser ces limites).

Dernier point, à considérer pleinement : la génétique.
Si le berger allemand n'engendre pas de caniche, le putois n'engendre pas de furet. Entendez par là que si vos furets sont naturellement de petits gabarits, vos furetons hériteront de cette caractéristique.
Actuellement, nous avons 2 femelles albinos de 5 mois, issues de portées comparables (en nombre), toutes deux ont eu exactement la même alimentation, même sevrage, même vermifuge ; la première pèse presque 1kg, la seconde 550gr.
De toute évidence, l'alimentation seule, lors du sevrage, ne peut pas expliquer cette différence de gabarit.






La prise de poids de notre fureton est donc multifactorielle. Nous devons prendre en considération la période de naissance, le nombre de juvéniles sur la portée, la qualité de la femelle reproductrice et bien entendu, la génétique.

A ces points, sur lesquels l'éleveur ne peut que difficilement intervenir, il faut maintenant ajouter deux autres facteurs qui eux, vont contribuer au développement de notre cher fureton : le type d'alimentation et la vermifugation.

Par expérience, et il n'est plus utile de revenir là dessus, l'alimentation carnée semble plus adaptée que l'alimentation sèche. Cela s'observe grâce à plusieurs éléments : activité, tonicité, gabarit, qualité du pelage etc etc...
En ce qui concerne la vermifugation, j'ai par le passé donné un protocole type qui a fait ses preuves, et très largement repris par les petits élevages, inutile là encore de revenir sur ce point.

Une alimentation inadaptée ainsi qu'un taux trop important de parasites influenceront bien évidement sur la croissance de l'animal. Le fureton restera longtemps chétif et ne se développera pas.


Voilà donc une première base qui nous permet de dire que l'on ne peut se référer à une seule courbe de poids dont l'obtention est plus qu'obscure.

Maintenant, pour établir une courbe de poids qui voudrait servir de support aux éleveurs, il faudrait, pour commencer, définir exactement les besoins nutritionnels du furet.
Une affaire des plus complexe puisque l'animal, soumis à la saisonnalité, n'a pas des besoins identiques selon la période de l'année. Et je ne parle pas des autres problématiques qui seront à prendre en compte si l'animal vit en appartement chauffé, si il est stérilisé etc etc...
A ce jour, les besoins nutritionnels du furet ne sont pas connus, bien malin celui qui s'avance à affirmer qu'il faut donner tel ou tel type d'aliment. Tout ce que l'on sait ne repose que sur des observations d'élevage et rien n'est scientifique.

Un petit peu d'histoire,
Notre putois domestique a été sélectionné depuis des siècles pour une fonction : la chasse. A ce titre, depuis des décennies, les chasseurs sélectionnent les gabarits les plus petits car à priori plus efficace dans cette activité qu'est la prise de lapins. Mettons de coté le régime alimentaire, puisqu'il semblait être relativement inadaptée, mais considérant que tous les furets étaient logés à la même enseigne dans les clapiers, la sélection était donc bien génétique et les petits gabarits liés à cela et non uniquement à la mauvaise alimentation.

De nos jours, dans ces mêmes clapiers, on ne trouve toujours pas de gros gabarits. Par le passé, j'ai composé une partie de mon cheptel avec ce type de furets. La descendance, avec un sevrage qui me paraît adapté, n'a jamais engendrée des animaux imposants.




A ce stade là de l'élevage, de nos connaissances en furet, il est utile aussi d'émettre des réserves quant à la potentielle obésité que pourrait engendrer cette course au poids.
Je m'explique.
Quel devrait être le poids idéal d'un furet ? (en fonction de la saison bien entendu) à cette question, personne ne peut répondre.

Aujourd'hui, trop de personnes semblent confondre santé et surpoids, ce qui sera catastrophique dans les années à venir. On sait par exemple, que chez le chien, sans parler d'obésité mais seulement d'une surcharge pondérale, c'est son espérance de vie qui est réduite. En effet, les animaux légèrement efflanqués ont une longévité accrue.
On observe parallèlement, une réduction de l'espérance de vie de nos furets de compagnie. Bien évidement, cela n'est pas imputable uniquement à un éventuel embonpoint, il est nécessaire de prendre en compte les conditions de maintenance.

En bref, le poids n'est pas garant de la santé, au contraire, et cela est vrai dans tout le règne animal.


Nous avons donc vu qu'à ce jour, nous ne savons pour ainsi dire rien : le poids idéal, les besoins alimentaire, l'alimentation...
Il est nécessaire de revenir sur ce dernier point : l'alimentation. On s'accorde volontiers à dire qu'une alimentation à base de proies est l'idéal... mais qu'en est-il vraiment ?
Si l'on en croit le Docteur G.Blanchard, cette alimentation est loin d'être satisfaisante : http://blog.cuisine-a-crocs.com/category/furet/

Si les selles sont le reflet de l'assimilation, de toute évidence, le poussin n'est pas complètement adapté.
Nous reconnaissons qu'il s'agit là d'une alimentation très largement acceptable et, ce qui facilite notre travail, très pratique. En aucun cas nous ne pouvons avec certitude que cette alimentation exclusive est la plus adaptée.

En bref, nous n'en avons pas encore fini avec ce sujet. Sachant que chez le chien, il est toujours d'actualité, il est donc fort probable que nous en parlions encore 50 ans...

mardi 29 octobre 2013

La quarantaine


Le principe de quarantaine,


Voici un billet afin de mieux comprendre le fonctionnement d'une quarantaine. En effet, un simple isolement de quelques jours sans en cerner les points clés est à peu près autant utile que d'habiller son furet.
Cette quarantaine, inévitable en élevage, est bien souvent mal faite par manque de connaissances ou par impatience, pis, par anthropomorphisme, le fléau de notre activité.

A quoi sert une quarantaine ?
Il existe 2 types de quarantaines, la première, lorsque l'on souhaite intégrer de nouveaux animaux dans notre cheptel de furet ; la seconde, lorsqu'un de nos propres furets présente des symptômes, nous devons l'isoler le temps d'être certain que la pathologie n'est pas transmissible.

Ici, nous nous attacherons essentiellement à la première, celle qui communément est préconisée sur le web bien que les enjeux ne soient pas forcément bien compris.
Nous lisons beaucoup d'interventions qui préconisent cet isolement afin d'écarter les risques d'ECE, d'ADV ou encore de mycobactériose... le temps d'effectuer les tests, avant d'intégrer les nouveaux arrivants. Bien entendu, il s'agit là d'un non sens. Pour protéger vos animaux de ces pathologies, il suffit de sélectionner vos nouvelles bêtes dans un élevage déjà testé contre ces maladies hautement contagieuses.
Piocher au petit bonheur la chance de nouveaux reproducteurs, les mettre en quarantaine en croisant les doigts qu'ils ne soient pas porteurs d'une entérite ou d'un parvovirus, c'est un peu jouer à la roulette russe.

Donc, on achète des animaux déjà testés ou issus d'un élevage testé, ainsi nous écartons ces problématiques.

Alors, à quoi sert la quarantaine si l'on n'acquière que des animaux sains ?
Et bien, à vrai dire, maladie de carré, ECE, ADV et autres maladies diabolisées sur le net ne sont pas les principales sources de mortalité en élevage. Notre ennemi, c'est le microbisme.







Qu'est-ce que le microbisme ?

On appelle microbisme, le développement, la persistance et les variations dans un milieu donné de la flore microbienne au sens large du terme. (Goret, 1954) Toma (1973) le définit de la manière suivante : ‘’Le terme de microbisme englobe un ensemble très disparate composé d’agent nuisibles ou indifférents voire utiles’’. Donc dans le microbisme tous les agents doivent être pris en considération, qu’ils soient bactéries, virus, champignons et éléments parasitaires microscopiques quelque soit le niveau de leur pouvoir pathogène.

Ces agents peuvent être classés en :

    - Agents pathogènes essentiels, spécifiques ou non, responsables des principales maladies.
    - Agents pathogènes secondaires, n’ayant un rôle nuisible que dans des conditions particulières et ils sont souvent à l’origine de pathologie multi-factorielle. C’est le cas d’un grand nombre de bactéries et de champignons.
    - Agents commensaux ou saprophytes. La limite de distinction entre le 2e et le 3e groupe ne peut être nette. Un certain nombre d’agents étant opportunistes.
    - Agents microbiens utiles : C’est le cas de la flore qu’on cherche à implanter soit pour faire face à des agents pathogènes (exemple : salmonelles) ou pour orienter la fermentation des litières. (Drouin, 1988)







Ainsi, chaque élevage est porteur d'un microbisme spécifique.

La difficulté pour l'éleveur sera donc de procéder à cet échange de microbisme tout en limitant les risques à la fois pour son propre cheptel et à la fois pour les nouveaux venus sur la structure.


Déroulement d'une quarantaine :

Voici un protocole de quarantaine que nous utilisions.
Lors de l'arrivée d'un lot de nouveaux reproducteurs (septembre-octobre), les animaux sont logés ensemble dans un local dédié à cet effet : loin, très loin de notre élevage. L'entretien de ce local est effectué en dernier. Nous aborderons dans un autre article les principes de précaution dans l'élevage même, comme le sens de circulation. Donc, ces nouveaux reproducteurs sont alimentés, nettoyés et inspectés en fin de journée, après un passage par un pédiluve, une désinfection des mains et un changement de blouse.
Nos furets sont donc confortablement installés pour 60 jours pleins dans cette pièce. Durant ce laps de temps, nous surveillerons plus particulièrement les selles, la qualité du pelage, le poids... Nous procéderons à un stress de ce cheptel afin de mettre en évidence, par immunodépression, une éventuelle pathologie latente. Nous procéderons aussi à quelques tests coprologiques.
A l'issue de cette période, il s'agit maintenant d'échanger les microbismes de nos deux cheptels.

Ainsi, nous sommes dans l'obligation d'effectuer un mélange des animaux. Cela consistera à mettre un de nos anciens reproducteurs parmi les animaux composant le nouveau lot.
L'échange de microbisme doit durer au moins trente jours car il faut bien prendre en compte le temps d'incubation de certaines pathologies.
Ne mettez pas dans votre local de quarantaine un furet de votre cheptel qui compterait beaucoup dans votre plan d'élevage à venir, car sa survie est loin d'être garantie. Cet animal va vous servir de « fusible » pour protéger l'avenir de vos animaux.

A l'issue de cet échange de microbisme, si rien ne se déclare, nous pouvons donc intégrer le nouveau cheptel dans les locaux de l'élevage, à peu près sereinement.
Dans le cas contraire, on aura observé des diarrhées, des amaigrissements, des apathies... les animaux ne sont donc pas immunisés contre la flore de votre élevage, il convient de trouver rapidement le bon traitement. Ce dernier se limitera bien souvent à l'emploi d'anti-flagellés : vecoxan, océcoxil, flagyl, d'un antibio large ou/et d'un anti-bactérien.

De toute évidence, si la quarantaine n'est pas probante, il faudra la recommencer.


Bien entendu, si vous n'avez qu'un furet et que vous voulez en intégrer un autre, la quarantaine n'a quasi aucune utilité puisque tôt ou tard vous serez contraint d'échanger les microbismes.



mercredi 20 mars 2013

Les couleurs chez le furet

     A ce jour, il n'existe pas de référentiel officiel concernant les couleurs, pas de standart. Par conséquent, tout le monde peut employer le terme qu'il souhaite pour désigner la robe de son animal.

     N'achetez donc pas une appellation, adoptez l'animal qui vous plait, sa couleur restera secondaire.




Le zibeline standart,
La couleur classique du furet, celle que l'on trouve courament dans les clapiers des chasseurs. Autrefois, considéré comme animal rustique par excellence, cela devient aujourd'hui, malheureusement de moins en moins vrai compte tenu des nombreux accouplements effectués avec des souches de fermes d'élevages.



Le zibeline sable,
Une robe plus claire que la précédante.




Le zibeline foncé (blackself ?),
Une robe plus foncée que le zibeline standart.



L'albinos,
Animal au pelage blanc et aux yeux rouge. Il est l'incarnation de la définition du furet dans le dictionnaire (putois blanc aux yeux rouge).




Le champagne,
De couleur crême.

 
 
 
Le canelle,
Un champagne foncé.
 
 
 
 
Le chocolat,
Dilution de la couleur noir allemande.
 
 
 
 
 
 
Le black français,
Proche du putois mélanique, un zibeline très foncé.
 
 
 
 
 
Le black allemand (trueblack ?)
Lignée black qui prend sa source en allemagne. On soupçonne fortement une hybridation avec le vison d'europe.
 
 
 
 
Le DEW (Dark Eyes White),
Le DEW n'est pas à proprement parler une couleur. Il s'agit d'un marquage blanc important sur le corps de l'animal qui cache sa réelle couleur. Le DEW est donc un zibeline ou un champagne qui présente une énorme tache blanche. Tous les DEW sont potentiellement sourds.
 
 
 
 
 
Le Silver,
A l'instar du DEW, il s'agit d'un marquage. Une forme de dilution de la couleur d'origine qui donne un aspect gris à l'animal. Tous les silvers sont potentiellement sourds et arlequins.
 
 
 
 
 
 
 
Le cas des marquages : blaze, panda, arlequin, american panda....
On entend par "marquage" tout animal présentant des taches blanches (à l'exception des albinos).
Selon la répartition et l'importance des taches, les appellations changerons.


La cravatte,
Simple tache à l'encolure.
 
 
 
 
La bavette,
Tache importante à l'encolure.
 
 
 
 
Mitt,
L'extrémité des 4 pattes est tachée de blanc.
 
 
 
 
Arlequin,
Animal présentant une bavette et étant mitt.
 
 
 
 
 
Panda,
La tête est entièrement blanche.
 
 
 
 
 
Amercian Panda,
La tête est tacheté de blanc.
 
 
 
 
Blaze/flam,
Une ligne blanche est présente sur le crâne de l'animal.
 
 
 
 
 
 
 

 

La nécessité de séparer les furets en reproduction

         En période de reproduction, chez les "naisseurs", nous observons un taux de pseudo-gestation relativement élevé.


        Il existe plusieurs causes à cela. La première étant que bien souvent les femelles vivent en groupe.
        Pour induire l'ovulation chez la furette, on sait qu'il doit y avoir pénétration ET un maintien ferme au niveau de la nuque (ce que fait naturellement le mâle lors de la monte).
        Des femelles vivant en groupe simulent parfois, par jeu ou par conflit, cette monte (morsure au niveau de la nuque), à l'instar des vaches dans un près que l'on observe parfois en train de se monter. La contrainte pour le furet, animal solitaire, de vivre en groupe développe un comportement pseudo-hiérarchique.
        Ces relations sociales nous échappent en l'absence d'ordre clairement établit, comme l'accès à l'alimentation par exemple. Cependant elles existent et sont mises en évidence relativement facilement. Prenons un groupe de 5 femelles qui vivent en harmonie dans leur parc. Si nous introduisons une nouvelle femelle inconnue dans ce groupe nous allons assister à des conflits entre les anciennes femelles et la nouvelle furette mais aussi au sein même du groupe établit. La présence de ce nouvel individu remet en cause les relations sociales du groupe. Des bagarres éclatent entre des femelles qui jusque là s'entendaient très bien.
        
        Ces simulis de relations sociales provoqueraient parfois l'ovulation accidentelle chez les femelles. Donc des pseudo-gestations en quantité plus importante que dans un élevage où les animaux sont isolés en box individuel.


        Les autres causes de pseudo-gestations (sans aborder le fait qu'un mâle peut ne pas être fertile à un instant T ou stérile) sont imputables à des bactéries, protozoaires, flagellés et autres agents pathogènes qui font partie du microbisme de chaque établissement.
        Il est donc important de limiter ces populations sur le cheptel en ayant un protocole de traitements préventifs bien établit. (Voir la vermifugation).

mercredi 6 mars 2013

La photopériode

          Gérer et maîtriser la photopériode,


          Le cycle de reproduction du furet est intimement lié à la photopériode (différence entre le temps de lumière et la durée nocturne).
          Le début de la période de reproduction chez le furet correspond au ralongement de la durée du jour (mars).

          Il est ainsi envisageable de gérer artificiellement la photopériode afin d'avancer, retarder, allonger ou supprimer le cycle de reproduction du furet.


          Pour que l'animal soit sensible à un stimuli de type "jour long" (plus de 12 heures de lumière par jour), afin de déclencher le cycle de reproduction, il doit obligatoirement avoir bénéficié de 90 jours de type "jour court" (moins de 8 heures de lumière par jour).
         Ainsi, après 90 jours de "jour court", trois semaines de "jour long" suffisent à faire apparaitre les premières chaleurs chez les femelles.


          Maîtrise de la photopériode, gestion de la durée de l'éclairage par programation automatique


          Sur une production importante de fureton, cela peut permettre de mieux répartir les naissances au cours de la saison.

          On pourrait envisager d'inverser complètement la période de reproduction en reproduisant les conditions d'un pays de l'hémisphère sud, mais on sait par expérience que la qualité des furetons s'en fera ressentir (mauvaise prise de poids, plus de maladies etc etc).

mercredi 16 janvier 2013

Bien choisir son fureton


         La saison de reproduction va bientôt débuter avec son lot de furetons.

         Un large choix va alors se présenter aux futurs adoptants, mais comment s'y retrouver et bien sélectionner votre futur compagnon ?

         Voici quelques points essentiels à retenir :



         Où adopter ?

         Aujourd'hui, les choix ne manquent pas, soyez donc exigeants !

Chez un particulier :
         Il y a du bon comme du mauvais. Des gens passionnés et des doux rêveurs incompétents, des biens renseignés et des cupides. Seule la suite de ce billet vous permettra de savoir dans quelle catégorie ranger le particulier que vous avez en face de vous.
         Un particulier qui fait une portée de temps en temps a tout le temps de s'en occuper correctement. Un particulier qui fait beaucoup de portées : c'est un élevage illégale. Par définition, l'illégalité est aux antipodes de la compétence.
         La législation veut que tous établissements procédant à de la reproduction en vu de commercialiser la production et ce, à partir de 2 portées par an, soit titulaire d'un responsable capacitaire (attestation de compétence), d'un numéro siret et d'une autorisation d'ouverture d'établissement.

Dans une association :
         Oui et non.... Oui pour la bonne action, oui pour l'apparente bonne santé (les furets font tous des examens en clinique vétérinaire) , non car la castration et la stérilisation très largement répandues dans ces associations sont sanitairement parlant un fléau. Et enfin non car la nuance est rarement dans le discours, ce qui me gène profondément de la part de personnes qui s'estiment compétentes.

En animalerie :
         Oui et non encore une fois. Il existe de très bonnes animaleries, de bonnes enseignes qui sélectionnent réellement leurs fournisseurs et recherchent la qualité.
         Si l'animal provient d'un élevage français, sa puce électronique (identification) débute obligatoirement par 250. Si ce n'est pas le cas, il n'y a aucune chance pour que le fureton en question soit né dans l'hexagone, par conséquent, il n'y a pas de sélection du fournisseur.

Dans un élevage professionnel :
         Plutot oui, mais méfiance tout de même. Si la qualité est primordiale pour un élevage puisqu'il s'agit là de sa réputation qui est en jeu, la réalité du marché en contraint certains à faire des choix et à omettre certaines informations.
         Etre un élevage professionnel consiste tout d'abord à accepter la notion que l'on produit pour en tirer un bénéfice. Il faut bien entendu être passionné, mais ce seul critère ne se suffit pas à lui-même. En tout état de cause, il est nécessaire de produire des animaux qui se vendent, cela va de soit me direz vous. Malheureusement la mode ignore la santé. Dans la course à l'originalité, nous oublions rapidement la fonction première d'un animal de compagnie : nous accompagner le plus longtemps en pleine forme.
         Dans la course à l'économie, certains aiment faire partir les animaux avant l'âge de sevrage. Nous y gagnerons quelques poussins ou quelques croquettes, c'est selon.... D'autres n'hésiterons pas à annoncer haut et fort des inepties pour justifier des choix qui ne sont pas à justifier pour la simple et excellente raison : nous n'avons aucune étude sur le furet... rien, absolument rien.
         Un bon éleveur est un éleveur humble.



         La santé

         Le fureton ne doit pas être maigre. A huit semaines, lorsqu'on le saisi, nous ne devons pas sentir les cotes ni avoir un bassin saillant (animal démusclé et maigre).
         Il ne doit pas non plus avoir un ventre gonflé et dur, témoin d'une infestation parasitaire.
         L'anus doit être propre, de même que le pelage péri-anal. Si le pelage autour de l'anus est souillé, vous êtes en présence d'un animal sujet à des diarrhées. Bien entendu, on verra au premier coup d'oeil si prolapsus il y a.
         Les griffes sont propres. Dans le cas où l'on observerait des conglomérats entourant une ou plusieurs griffes, le constat est simple : le fureton vit dans la crasse. (Attention, ce que l'on peut vous présenter est rarement le reflet de la réalité, le fureton lui, ne trahit pas la qualité).
         Les oreilles sont propres et les yeux ne coulent pas. Le poils de l'animal n'est pas hirsute et reprend rapidement son sens après avoir "ébourrifé" l'animal.
         Naturellement, il est vermifugé avec des produits sérieux ; l'ail par exemple, n'est pas sérieux...
         Sa dentition est belle, saine, pas de canine cassée, pas d'abscès.


         La sociabilisation

         Un fureton de 8 semaines, bien dans ses pattes ne doit pas vous mordre lorsque vous le manipulez chez le vendeur. Il peut mordiller (la découverte de son environnement passe par l'odorat et l'oralité) mais en aucun cas il ne devrait mordre au point de faire saigner votre main.
          Lorsque l'on prend l'animal par la peau du cou, il ne gesticule pas dans tous les sens et je peux lui mettre un doigt dans la gueule sans avoir à le regretter.
         Ses géniteurs (le père et la mère), si l'éleveur fait bien son travail et donc sa sélection, sont manipulables, pas mordeurs, joueurs et sympas.
         Que le fureton ait un comportement agressif avec vous durant quelques jours après son acquisition est tout à fait normal. Qu'il ait été bien manipulé ou non avant l'adoption, cela dépend réellement du tempérament de l'animal. Un caractère dont l'héritabilité n'est plus à démontrer, d'où l'intérêt d'avoir des géniteurs calmes et posés.


          Le prix

          Les prix sont libres et à ce titre, chacun est libre de faire ce qu'il veut. Par conséquent; pour des jeunes sujets, les différences de prix qui peuvent aller de 1 à 30 ne peuvent être justifiés que par la qualité des animaux, les frais vétérinaires (identification, vaccination...), les produits administrés (vermifuges), l'alimentation (de qualité ou non), la rareté,le temps consacré et la qualité des conseils qui seront donnés. Il est peu probable qu'un fureton proposé à 20 euros ait bénéficié de soins et d'observation appropriés (ce n'est pas une généralité, loin de là). A l'inverse, on peut trouver des animaux à 250 euros, non vermifugés, non identifiés, mal sevrés et blindés de parasites : vous êtes en face d'un baltringue (voir ce lien pour mieux comprendre : baltringue )



          Le contrat de vente

          Ce document obligatoire NE PEUT PAS comporter de clauses abusives qui le rendraient alors caduque (j'ai conscience que les personnes qui ont recours à cet usage ne savent pas ce que veut dire caduque).
          Voici quelques clauses abusives : donner régulièrement des nouvelles, l'obligation de castrer/stériliser, ne pas faire reproduire, avertir l'éleveur si vous souhaitez vous séparer de l'animal...
          A ce jour (mais ça va bientôt changer, malheureusement), les animaux sont un bien au sens juridique, au même titre qu'une table ou qu'une télévision. Quand vous l'avez achetez, libre à vous d'en faire l'usage que vous souhaitez tant qu'il n'y a pas de maltraitance (seul alinéa permettant de reconnaître que dans l'animal il y a probablement une vie).



L'anthropomorphisme : bébé (en parlant de fureton), la maman, enceinte (au lieu de gestation) etc etc... L'anthropomorphisme est un plâtre sentimental sur l'incompétence. Méfiez vous de l'abus ces termes mielleux qui malheureusement, très souvent, sont révélateurs d'une maltraitance par méconnaissance des besoins essentiels ou par excès de pouponnage.

Identification : elle n'est pas obligatoire pour le furet, sur le territoire français. (Faisons confiance aux laboratoires pour que cela change très vite.... malheureusement).

Vaccination : elle n'est pas obligatoire, un seul vaccin intéressant, celui contre la maladie de carré. Le furet n'étant pas sensible à la rage.


         En bref, posez des questions à votre interlocuteur : quel produit, quand, comment et pourquoi... les géniteurs, pourquoi cette sélection etc etc....


Un prolapsus, évitez d'acheter un fureton présentant un tel symptôme.