La saison de reproduction va bientôt débuter avec son lot de furetons.
Un large choix va alors se présenter aux futurs adoptants, mais comment s'y retrouver et bien sélectionner votre futur compagnon ?
Voici quelques points essentiels à retenir :
Où adopter ?
Aujourd'hui, les choix ne manquent pas, soyez donc exigeants !
Chez un particulier :
Il y a du bon comme du mauvais. Des gens passionnés et des doux rêveurs incompétents, des biens renseignés et des cupides. Seule la suite de ce billet vous permettra de savoir dans quelle catégorie ranger le particulier que vous avez en face de vous.
Un particulier qui fait une portée de temps en temps a tout le temps de s'en occuper correctement. Un particulier qui fait beaucoup de portées : c'est un élevage illégale. Par définition, l'illégalité est aux antipodes de la compétence.
La législation veut que tous établissements procédant à de la reproduction en vu de commercialiser la production et ce, à partir de 2 portées par an, soit titulaire d'un responsable capacitaire (attestation de compétence), d'un numéro siret et d'une autorisation d'ouverture d'établissement.
Dans une association :
Oui et non.... Oui pour la bonne action, oui pour l'apparente bonne santé (les furets font tous des examens en clinique vétérinaire) , non car la castration et la stérilisation très largement répandues dans ces associations sont sanitairement parlant un fléau. Et enfin non car la nuance est rarement dans le discours, ce qui me gène profondément de la part de personnes qui s'estiment compétentes.
En animalerie :
Oui et non encore une fois. Il existe de très bonnes animaleries, de bonnes enseignes qui sélectionnent réellement leurs fournisseurs et recherchent la qualité.
Si l'animal provient d'un élevage français, sa puce électronique (identification) débute obligatoirement par 250. Si ce n'est pas le cas, il n'y a aucune chance pour que le fureton en question soit né dans l'hexagone, par conséquent, il n'y a pas de sélection du fournisseur.
Dans un élevage professionnel :
Plutot oui, mais méfiance tout de même. Si la qualité est primordiale pour un élevage puisqu'il s'agit là de sa réputation qui est en jeu, la réalité du marché en contraint certains à faire des choix et à omettre certaines informations.
Etre un élevage professionnel consiste tout d'abord à accepter la notion que l'on produit pour en tirer un bénéfice. Il faut bien entendu être passionné, mais ce seul critère ne se suffit pas à lui-même. En tout état de cause, il est nécessaire de produire des animaux qui se vendent, cela va de soit me direz vous. Malheureusement la mode ignore la santé. Dans la course à l'originalité, nous oublions rapidement la fonction première d'un animal de compagnie : nous accompagner le plus longtemps en pleine forme.
Dans la course à l'économie, certains aiment faire partir les animaux avant l'âge de sevrage. Nous y gagnerons quelques poussins ou quelques croquettes, c'est selon.... D'autres n'hésiterons pas à annoncer haut et fort des inepties pour justifier des choix qui ne sont pas à justifier pour la simple et excellente raison : nous n'avons aucune étude sur le furet... rien, absolument rien.
Un bon éleveur est un éleveur humble.
La santé
Le fureton ne doit pas être maigre. A huit semaines, lorsqu'on le saisi, nous ne devons pas sentir les cotes ni avoir un bassin saillant (animal démusclé et maigre).
Il ne doit pas non plus avoir un ventre gonflé et dur, témoin d'une infestation parasitaire.
L'anus doit être propre, de même que le pelage péri-anal. Si le pelage autour de l'anus est souillé, vous êtes en présence d'un animal sujet à des diarrhées. Bien entendu, on verra au premier coup d'oeil si prolapsus il y a.
Les griffes sont propres. Dans le cas où l'on observerait des conglomérats entourant une ou plusieurs griffes, le constat est simple : le fureton vit dans la crasse. (Attention, ce que l'on peut vous présenter est rarement le reflet de la réalité, le fureton lui, ne trahit pas la qualité).
Les oreilles sont propres et les yeux ne coulent pas. Le poils de l'animal n'est pas hirsute et reprend rapidement son sens après avoir "ébourrifé" l'animal.
Naturellement, il est vermifugé avec des produits sérieux ; l'ail par exemple, n'est pas sérieux...
Sa dentition est belle, saine, pas de canine cassée, pas d'abscès.
La sociabilisation
Un fureton de 8 semaines, bien dans ses pattes ne doit pas vous mordre lorsque vous le manipulez chez le vendeur. Il peut mordiller (la découverte de son environnement passe par l'odorat et l'oralité) mais en aucun cas il ne devrait mordre au point de faire saigner votre main.
Lorsque l'on prend l'animal par la peau du cou, il ne gesticule pas dans tous les sens et je peux lui mettre un doigt dans la gueule sans avoir à le regretter.
Ses géniteurs (le père et la mère), si l'éleveur fait bien son travail et donc sa sélection, sont manipulables, pas mordeurs, joueurs et sympas.
Que le fureton ait un comportement agressif avec vous durant quelques jours après son acquisition est tout à fait normal. Qu'il ait été bien manipulé ou non avant l'adoption, cela dépend réellement du tempérament de l'animal. Un caractère dont l'héritabilité n'est plus à démontrer, d'où l'intérêt d'avoir des géniteurs calmes et posés.
Le prix
Les prix sont libres et à ce titre, chacun est libre de faire ce qu'il veut. Par conséquent; pour des jeunes sujets, les différences de prix qui peuvent aller de 1 à 30 ne peuvent être justifiés que par la qualité des animaux, les frais vétérinaires (identification, vaccination...), les produits administrés (vermifuges), l'alimentation (de qualité ou non), la rareté,le temps consacré et la qualité des conseils qui seront donnés. Il est peu probable qu'un fureton proposé à 20 euros ait bénéficié de soins et d'observation appropriés (ce n'est pas une généralité, loin de là). A l'inverse, on peut trouver des animaux à 250 euros, non vermifugés, non identifiés, mal sevrés et blindés de parasites : vous êtes en face d'un baltringue (voir ce lien pour mieux comprendre : baltringue )
Le contrat de vente
Ce document obligatoire NE PEUT PAS comporter de clauses abusives qui le rendraient alors caduque (j'ai conscience que les personnes qui ont recours à cet usage ne savent pas ce que veut dire caduque).
Voici quelques clauses abusives : donner régulièrement des nouvelles, l'obligation de castrer/stériliser, ne pas faire reproduire, avertir l'éleveur si vous souhaitez vous séparer de l'animal...
A ce jour (mais ça va bientôt changer, malheureusement), les animaux sont un bien au sens juridique, au même titre qu'une table ou qu'une télévision. Quand vous l'avez achetez, libre à vous d'en faire l'usage que vous souhaitez tant qu'il n'y a pas de maltraitance (seul alinéa permettant de reconnaître que dans l'animal il y a probablement une vie).
L'anthropomorphisme : bébé (en parlant de fureton), la maman, enceinte (au lieu de gestation) etc etc... L'anthropomorphisme est un plâtre sentimental sur l'incompétence. Méfiez vous de l'abus ces termes mielleux qui malheureusement, très souvent, sont révélateurs d'une maltraitance par méconnaissance des besoins essentiels ou par excès de pouponnage.
Identification : elle n'est pas obligatoire pour le furet, sur le territoire français. (Faisons confiance aux laboratoires pour que cela change très vite.... malheureusement).
Vaccination : elle n'est pas obligatoire, un seul vaccin intéressant, celui contre la maladie de carré. Le furet n'étant pas sensible à la rage.
En bref, posez des questions à votre interlocuteur : quel produit, quand, comment et pourquoi... les géniteurs, pourquoi cette sélection etc etc....
Un prolapsus, évitez d'acheter un fureton présentant un tel symptôme.
Bonsoir,
RépondreSupprimerAttention :
"A ce jour (mais ça va bientôt changer, malheureusement), les animaux sont un bien au sens juridique, (...) probablement une vie)."
Faute de frappe ou de ponctuation, ou le sens est voulu ?!
A bientôt,
Clémence
il y a là un double sens souhaité.
RépondreSupprimerque l'animal ne soit pas considéré comme un objet est semble-t-il souhaitable.... malheureusement, un changement de l"gislation à ce niveau là sera très dommageable auprès des élevages.